Paysage
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GÉOLOGIE ET GÉOMORPHOLOGIE
Les Préalpes où niche le Parc Gruyère Pays-d'Enhaut forment une unité géologique nettement distincte des Alpes. Elles se composent d’un enchevêtrement complexe de différentes couches sédimentaires et écailles tectoniques. La nature de cette roche et l’orientation des couches définissent les paysages et la végétation qu’on y trouve.
La zone concernée par le Parc est située en grande partie sur la nappe des Préalpes médianes. Elle recoupe également des terrains des nappes supérieures de la Brèche, du Niesen et de la zone submédiane (aux Mosses). La nappe des Préalpes médianes est constituée de deux entités : les Préalpes médianes plastiques qui se sont plissées (exemple : la chaîne des Vanils) et les Préalpes médianes rigides qui se sont brisées en écailles sous la poussée des Alpes (exemples : la Gummfluh, les Gastlosen).
La nappe supérieure, ou nappe de la Simme, est composée de flysch, roches tendres et relativement imperméables, qui créent un paysage plus arrondi et vallonné (exemple : Rodomonts), avec de nombreuses zones humides et tourbières. La nappe du Niesen est également composée de flysch plus grossiers et à dominance conglomérative qui s’étend notamment à la Tornettaz, au Pic Chaussy et à une partie du col des Mosses.
L’ossature du paysage est caractérisée par l’alignement de 8 chaînes montagneuses:
- La Berra
- Les Rochers-de- Naye – Dent de Corjon – Pointe de Cray – chaîne des Vanils
- La chaîne Pointe d’Aveneyre – Planachaux – La Laitemaire – Rochers des Raes
- La chaîne Tour d'Aï – Mont d’Or – Rochers du midi - Rübli
- La chaîne du Chaussy – Wittenberghorn
- Moléson – La Dent de Lys – La Cape au Moine
- Les Gastlosen
- Gros Brun – Kaiseregg
Les processus glaciaires ont profondément marqué le paysage par leur action d’érosion, de transport et de dépôt. Par abrasion et arrachement, les glaciers ont creusé des vallées (la vallée de la Torneresse près de L’Etivaz par exemple). Des dépôts morainiques du glacier du Rhône forment d’ailleurs quelques zones dépourvues de calcaire où l’on trouve les châtaigneraies.
Les systèmes torrentiels complets sont fréquents. De l’amont vers l’aval, on y trouve un bassin de rétention, un chenal d’écoulement et, lorsque la pente diminue, un cône de déjection. Le village de Lessoc est établi sur un cône de déjection inactif. L’érosion liée aux phénomènes fluviatiles entaille des gorges et des cluses dans la roche, comme c’est le cas à la Tine, dans les gorges du Pissot ou celles de la Jogne. Aux endroits à faible pente, on observe également des plaines alluviales, comportant un lit mineur (dans lequel l’eau s’écoule toute l’année) et un lit majeur (lié aux phénomènes de crue).
DIVERSITÉ DES PAYSAGES NATURELS
Sites et paysages marécageux, nombreux hauts et bas-marais, zones alluviales, prairies et pâturages secs... La diversité des paysages du Parc est importante. Quatre inventaires fédéraux des paysages (IFP) le confirment.
- Le Vanil Noir : région caractéristique des Préalpes calcaires septentrionales comprenant des falaises rocheuses, ainsi qu’une flore montagnarde, subalpine ou alpine remarquable, riche et typique par ses reliques glaciaires et postglaciaires, forêt d’arolles du Lapé, érablaies des Morteys.
- La Pierreuse – Gummfluh – Vallée de l’Etivaz : région montagneuse comprenant plusieurs vallées dominées par de hautes parois calcaires, dont la végétation subalpine et alpine comprend notamment des pelouses, des bas-marais et des mégaphorbiaies remarquables.
- Tour d’Aï – Dent de Corjon : paysage caractéristique des Préalpes calcaires septentrionales s’élevant de la plaine à l’étage alpin. Végétation très variée présentant la succession de tous les étages forestiers. Le bois de La Latte offre un rare exemple de peuplement d’arolles sur calcaire très riche floristiquement.
- Breccaschlund : vallée glaciaire en entonnoir subdivisée en plusieurs compartiments sans écoulement superficiel. Paysage originel caractérisé par de nombreuses crêtes morainiques, des éboulis et débris de pente, des formations karstiques ainsi que des érables isolés qui parsèment les pâturages. Flore typique des Préalpes calcaires.
Cette diversité est due aux deux climats qui se rencontrent sur les Préalpes nord occidentales : le climat atlantique humide, le climat continental sec des Alpes centrales. Ces deux climats ont une grande influence sur la végétation, ils permettent à une grande variété d’espèces d’exister. Les différents reliefs – falaises, éboulis, etc. – ajoutent à cette diversité. Ils abritent la plus importante flore calcicole typique des Alpes nord occidentales.
ASPECTS HISTORICO-CULTURELS DU PAYSAGE
Héritiers de 1000 ans d’occupation paysanne, les paysages du Parc témoignent de l’économie pastorale et fromagère.
Dès le 15e siècle, les pâturages de la Haute Gruyère sont de plus en plus sollicités par le développement de la production de fromages. L’âge d’or de cette civilisation du gruyère se situe aux 17e et 18e siècles avec les exportations de fromages à l’étranger. L'instauration d’une monoculture du fromage va façonner durablement le paysage d'abord avec le défrichement des montagnes lié à l'extension de l’économie alpestre. La situation florissante du commerce du fromage a des conséquences sur le patrimoine bâti. Les marchands, appelés les barons du fromage, se font construire des bâtiments aux volumes généreux et aux façades finement décorées. Les voies de communication reliant le Pays-d’Enhaut et la Gruyère au Léman (et au marché européen) se développent également.